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10.19.2009

Un compte-rendu subjectif de l'atelier Flore endémique des rencontres de Clères

Rappel du sujet :
Certains projets font le choix de s'appuyer sur l'existant. Partir de là où l'on est, c'est d'abord regarder autour de soi, prendre en compte chaque éléments de notre environnement pour dessiner quelque chose, autre chose. Comment (re)composer avec ce qui nous environne ? Qu'est-ce que cela permet ?


COMPTE RENDU SUBJECTIF FLORE ENDEMIQUE

Intro
Avant de venir pour animer l' atelier, j'ai écrit ça.
J'ai laissé tomber privilégiant la spontanéité au jour J
Retombant dessus, je me suis dit : Ce sera mon compte-rendu subjectif

Création in situ :
s'appuyer sur l'existant pour y bâtir quelque chose ?
(Préalable in situ ne signifie pas pour moi « géographique « mais très globalement au
milieu de l'environnement général)
N'est-ce pas insensé d'imaginer autre chose ?
Construire sur du vide ?
C'est comme une pensée sans sensation. C'est pathétique et misérable.
Cette "question questionne" l'évidence. Elle est symptôme de la parole malade.
Nous vivons dans une société qui revendique ses infirmités comme des états de grâce alors que ces infirmités la font souffrir terriblement.
Ces infirmités sont :
-L'oubli du corps, des sens.
-L'oubli de l'âme
-L'oubli du contexte qui est le nôtre (nature,culture )
-Et l'oubli qui va avec : La dilution permanente de la responsabilité de chacun dans le
groupe et dans la satisfaction individuelle « d' avoir » .

Comment recomposer avec ce qui nous environne ?

-Regarder avant d'agir, être avec avant de dire et faire.
Recomposer ? Recomposer quoi ? pourquoi ? Pour qui ?
L'artiste producteur se pose t'il toujours ces questions? (ma réponse :Non !)
Est-il absolument nécessaire de recomposer et recomposer est-il forcément à partager ?
Est-il à vendre ?
Notion d'art et de marché ...... Etre et avoir.
Ces notions devraient être simples mais le monde tourne carré quitte à s'autodétruire. Y peut on quelque chose ?
L'art ne participe-il pas à une société qui se suicide ? A une espèce qui va à sa fin ?(je crains que si !)
Le sujet est-il d'empêcher cette fin ou d'y aller le plus harmonieusement possible ?
Harmonieusement signifie t-il forcément choix de groupe ,morale s'appuyant sur une spiritualité ? Harmonie et impertinence ? Impertinence et spiritualité ?
Face à ces questions...... Pour les révéler que peut proposer l'artiste ?

Ce que je crois.
Il ne peut que faire :
Le choix du "à la mesure de sa petite humanité"
Le choix du vivre ensemble
Le choix de la non violence
Le choix du respect mais de l'irrévérence
Le choix des sens possibles dans tous les sens du terme
Le choix du positif et du "petit petitement"

Qu'est ce que permet le fait de composer avec l'environnement ?

Cela permet : -L'humilité
qui manque souvent ("culturellement") aux artistes
l'artiste est objet d'une déification (outil de pouvoir)
l'artiste est objet d'une « starisation »(outil du commerce)
- Pas aisé pour un artiste de décliner sa recherche issue d'un atelier fermé? Ok
- Mais beaucoup plus difficile d'en remettre en cause les moyens, les enjeux et objectifs
à chaque fois.
Cela signifie simplement accepter de communiquer avec ce (ceux) qui est devant soi, donc "oublier soi", écouter, puis choisir.
Ce (ceux) qui est devant soi : "Ce" exclut l'idée que l'homme est au centre de l'univers (et ça, ça me plait comme base de départ). Cela exclut le préalable de domination de l'homme sur les autres êtres vivants (animaux ,végétaux), où, en tous cas, cela questionne toujours.

Cela permet : -Le partage
Pas sur en effet que les multiples productions artistiques de l'homme concernant « lui et que lui-même » ne conduisent à autre chose qu'au constat de son désordre mental.
Le plongeon en soi ne vaut que si on en sort. L'évidente "composition avec" de la création artistique in situ permet, plus qu'ailleurs, l'émergence de l' inattendu, la surprise, l'inconnu . Il est capital de savoir que ce qui émerge ne naît pas du seul artiste mais d'un ensemble de choses en relation, en résonance.
L'artiste est un passeur, un filtre.
Déshabillons-le de son costume de Créateur Majuscule !

Cela permet : -La responsabilité
L'acte artistique n'est pas au delà des lois de la nature ou des lois humaines.
Faire avec permet de constater les effets de ses actes.
La responsabilité se doit encore d'être pensée par rapport à .....
Ce qui n'exclut pas les approches diamétralement opposées, mais qui les ancrent dans
un contexte.
L'intérêt majeur de toute création in situ est de limiter la suprématie des égos et de laisser les traces de l'imprégnation incontournable des éléments extérieurs prendre leurs places.
Ne pas seulement laisser des traces sur l'environnement mais apprendre et transmettre celles qui nous sont offertes.
Bien sûr nous traçons, nous aussi et d'autres s'en nourriront,

Mais l'important est de vivre maintenant, pas de s'imposer au temps
L'artiste est culturellement coincé dans un désir d'immortalité......
Avec le monde en vrac, c'est un sujet actuellement aigu.
l'angoisse de mort étant très présente dans notre société
L'art in situ est sûrement une réponse moderne essentielle à cette angoisse d'un monde qui, inquiet de son devenir, perd souvent l'accès à son corps et à son âme.

L"'artiste avec",
Petit bonhomme parmi les autres petits bonhommes.
Chercheur de doute parmi les chercheurs de champignons.
Planteur d'émotions parmi les planteurs de petits pois de jardin.
C'est dans ce jardin là que je cherche à trouver ma place.

Gilles Binet, Cie Schpouki Rolls, Modérateur de l'atelier "Flore endémique".

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