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8.19.2006

Les Arts du Chemin, par Jean-Paul Dumas.


Contribution Jean-Paul Dumas, Directeur du centre culturel de Terrasson, scène conventionnée "Scènes du paysages" (Dordogne) lors des journées professionnelles organisées le 10 mai à la Roche Jagu.

« Pour moi, c’est d’abord une façon d’exprimer mon identité rurale, voire… rustique ».
Quand on adopte ce type de démarche, il ne s’agit pas de réinventer de nouveaux formatages mais bien plutôt d’explorer d’autres… chemins dans leur multiplicité.

Il ne s’agit pas non plus de ne s’inscrire que dans des négations, dans des « nous ne sommes pas ceci ou cela ».

Si l’on fait référence à l’Histoire et même à la Préhistoire du Théâtre, nous découvrons une souche commune avec le « Théâtre de rue » et des ouvertures vers le Paysage (même si le terme ne surgit que relativement tardivement) s’appuyant sur des rituels, sur des références aux mythes et sur l’usage du symbolisme.

En ce qui concerne la Préhistoire, les chasseurs se peignaient le visage, se confectionnaient des masques d’animaux et se livraient à des rituels pour que leur chasse soit faste (Lascaux ?). Si l’on pense à l’Egypte, on y jouait durant 24 heures, 24 scènes consacrées à Osiris (le soleil) et à Isis (la lune) en plein air évidemment.

Evidemment il y a la naissance de la tragédie grecque (« le Chant du Bouc »), le culte de Dionysos avec la représentation de mythes liés à l’agriculture etc… etc…

Le théâtre grec d’ailleurs conçu à l’origine pour que l’on voit à la fois le paysage (la plaine, parfois la mer) et la cité, et il était adossé à flanc de colline.

Les exemples sont multiples, nous pourrions aussi parler des défilés carnavalesques, mais contentons nous de dire qu’en Occident, le théâtre ne « s’enferme » en salle qu’à partir de la Renaissance.

Nous avons forcément quelque chose à voir avec cette immense histoire et sur le rôle du théâtre comme instrument de compréhension du monde.

Parallèlement, nous prendrons en compte d’autres éléments, d’autres constats
- il n’y a plus de dieux dans les buissons et dans les forêts, chassés par le monothéisme
- « le dieu Pan est mort » tué par le monothéisme
- le ciel n’héberge plus de « Paradis »
- les comédiens ne sont plus excommuniés
- et si nous suivons Nietzsche et son célèbre « Dieu est mort », quelle interprétation, quelle lecture du monde « les Arts du Chemin » proposent-ils ? Une spiritualité sans dieu ? Des rituels sans religions ? Autre chose ?

Ils n’ont pas à conforter l’anthropocentrisme. Trouvent-ils d’autres rites ? Avec quelle signification ? Prolongeront-ils les mythes dans le sens du « Mythologies » de Roland BARTHES ou autrement ?

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